L’énergie hydraulique est proportionnelle à la chute et à la quantité d’eau qui traverse l’installation. La puissance disponible (ou l’énergie par unité de temps) égale le produit de l’accélération terrestre, de la chute, du débit et du rendement de l’installation :
P [kW] = 9,81 * H [m] * Q [m^3/s] * ƞ [%]
Un moulin à eau est généralement construit sur un canal parallèle à la rivière. Ce canal, appelé bief ou biez, amont ou aval suivant que l’on parle de la section avant ou après la roue, est pratiquement horizontal pour concentrer le dénivelé à l’endroit de la chute, où est placée la roue. Ainsi on augmente la chute exploitable et le moulin est protégé des crues de la rivière. Sur les petits ruisseaux, une retenue d’eau est parfois aménagée sur le bief en amont de la roue pour augmenter artificiellement le débit. C’est une manière très simple de stocker de l’énergie !
Si la chute exploitable est relativement simple à mesurer, il en est moins du débit, qui varie grandement en fonction des saisons, de la météo, des ouvrages de régulation du débit, de prescriptions liées à d’autres utilisations du cours d’eau et au bon fonctionnement écologique global de la rivière.
La Région Wallonne dispose d’un réseau performant de stations de mesure du débit sur les principaux cours d’eau non navigables du territoire. Les données sont disponibles via la site Aqualim.
Le débit de l’Aisne est ainsi mesuré en continu à hauteur du pont d’Erezée. Si on pondère ces données de débit suivant le rapport du bassin versant de la rivière à hauteur du moulin sur le bassin versant à la station de mesure, on peut obtenir une idée du débit total de la rivière à proximité du moulin. Le débit exploitable est une partie de ce débit, le reste étant réservé au cours naturel de la rivière.
L’eau qui actionne le moulin de Lafosse est prélevée dans l’Aisne à 250 mètres en amont du moulin. Elle s’écoule paisiblement jusqu’à celui-ci via le bief amont, qui serpente au pied de la colline boisée.
Après son passage dans la roue, l’eau retourne à la rivière, via le bief aval d’une longueur de 150 mètres. Si le moulin est à l’arrêt, on ouvre la vanne de décharge située au bout du bief amont, servant de by-pass.
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La chute et le débit valorisables au moulin de Lafosse sont de 4 mètres et environ 200 litres par seconde, qui entraînent une roue par-dessus de 3,5 mètres de diamètre et 1,3 mètre de large, développant une puissance mécanique de 5 kW.
La roue peut entraîner au choix le système de production d’électricité (couvrant notamment les besoins en énergie de l’huilerie), ou bien les équipements de meunerie (dont les meules de pierres traditionnelles).