L’histoire

Autrefois au village de Lafosse, les hommes ont détourné le cours de l’Aisne pour construire un moulin à farine et une scierie de bois dans ce vallon ensoleillé de la forêt d’Ardenne.

Plusieurs fois démoli et reconstruit, le moulin actuel date de 1925. Il est l’œuvre du meunier Joseph Hubert qui le reconstruisit de manière ingénieuse et avant-gardiste, de fer et de béton suite à l’incendie de l’installation précédente. Ainsi il ne brûlera plus…

On trouve des traces de la présence d’un moulin à Lafosse dans des documents remontant à 1314, où il appartenait à la seigneurie de Durbuy.

Carte Ferraris 1777Le moulin est mentionné sur cet extrait de la carte Ferraris de 1777 (cliquez sur la carte pour l’agrandir), tout proche de la pointe occidentale de la principauté de Stavelot, entre les villages de Lafasse (Lafosse) et de Lamormenil.

S’il y a un homme qui a particulièrement marqué le lieu, c’est certainement le meunier Joseph Hubert.

Celui-ci est né au village voisin de Lamormenil en 1867. Après s’être formé à l’ébénisterie et à la photographie à Liège et à Bruxelles, il projeta de partir en Amérique. Heureusement pour lui, il rata le bateau qui sombra pendant la traversée… Peut-être y vit-il une invitation à retourner sur sa terre natale, et il s’installa au moulin de Lafosse, où il réalisa une carrière hors du commun, mêlant ses compétences techniques, artistiques et son esprit ingénieux et avant-gardiste.

Sur la photo ci-dessous, on peut voir Joseph Hubert assis sur le tas d’écorces. Sur la gauche, l’ancien moulin à farine. Derrière lui, le bief et la scierie de bois, également actionnée par la force hydraulique.

Carte postaleSuite à un violent incendie, le moulin fut entièrement reconstruit en 1925. Pour ce faire, Joseph Hubert s’inspira des techniques de construction des premiers buildings, et conçu un bâtiment fait d’une ossature de poutres d’acier et de béton coffré, « ainsi il ne brûlera plus »…

Moulin à farine, scierie de bois et centrale électrique pour les villages voisins de Lafosse, Lamormenil, Freyneux et Oster, le moulin tourna a plein régime jusque la seconde guerre mondiale, puis l’activité baissa progressivement.

Sur la photo suivante on peut voir les fils de Joseph Hubert, Joseph et Henri, en train de rhabiller une meule soulevée par un palan imaginé par leur père.

RhabillageL’activité de meunerie cessa dans les années 50. La scierie de bois tourna encore quelques années puis fut entièrement démontée.

A l’intérieur du moulin, le mécanisme de meunerie a traversé le temps : les engrenages bois sur fer, quatre paires de meules, le blutoir, le tarare et divers équipements de transport du grain et de la mouture.

Un grand merci à Jacky Adam et Eric Evrard pour la récolte et la transmission de ces informations et des photos.